Fiche -Méthodologie des EAF 3
La dissertation
« La dissertation consiste à conduire une réflexion personnelle et argumentée à partir d’une problématique littéraire issue du programme de français. Pour développer son argumentation, le candidat s’appuie sur les textes dont il dispose, sur les “objets d’étude” de la classe de première, ainsi que sur ses lectures et sa culture personnelle. » (B.O. n° 46 du 14.12.06).
La dissertation, méthode et conseils
I Définition de la dissertation
La dissertation est une argumentation structurée qui traite un sujet défini en quelques phrases, parfois une seule, souvent exprimé sous la forme d’une question ou illustré par une citation.
II Plan de la dissertation
A) L’introduction
Elle comprend trois parties :
- une entrée en matière qui situe le débat dans un contexte plus général ou une perspective historique
- l’énoncé du sujet, qui sera brièvement reformulé
- la présentation de la problématique, éventuellement sous forme d’une série de questions, qui sert en même temps à annoncer le plan du développement
B) Le développement
1) Le plan du développement et ses parties principales
Il est structuré en deux ou trois grandes parties organisées suivant un plan qui peut être de deux natures différentes :
- le plan didactique ou thématique, qui traite dans chacune des parties principales un des aspects qui composent le sujet
- le plan dialectique, ainsi nommé parce qu’on examine en deux parties successives, la thèse et
l’antithèse, deux points de vue qui s’opposent, le « pour » et le « contre » de l’idée proposée par le sujet.
Comment savoir quel type de plan employer ?
Si le sujet est une question à laquelle on peut répondre par « oui » ou par « non », il s’agit du plan dialectique. Le plan didactique, quant à lui sera employé dans les autres cas.
2) Le contenu des grandes parties
Chacune des parties principales sera découpée en paragraphes.
Un paragraphe correspondra à un des aspects du thème de la partie à laquelle il appartient.
Le paragraphe lui-même est constitué d’éléments de base, toujours formés eux-mêmes de la
manière suivante : un argument/un exemple/une transition vers l’argument suivant.
3) La conclusion
Elle est bâtie en symétrie inverse de l’introduction et comprend également trois parties :
- un résumé concis des grandes lignes de l’argumentation
- la formulation d’un avis personnel sur le thème du sujet proposé ou une réponse à la question qu’il soulève
- un élargissement qui débouche sur d’autres aspects du thème traité
B) Comment rédiger la dissertation ?
La rédaction doit être préparée obligatoirement par un certain nombre de phases :
- fixez les limites du sujet : de quoi peut-on parler ? quel type d’oeuvres doit-on citer ?
- cherchez en vous-même ce qu’évoque le sujet, idées et exemples possibles
- définissez le thème de chacune des deux ou trois parties principales
- prenez une feuille de brouillon pour chacune de ces parties et inscrivez son titre
- jetez ce qui vous vient à l’esprit sur la feuille de brouillon correspondante
- à chaque fois efforcez-vous de noter un élément aussi complet que possible de votre futur développement : si vous trouvez un argument, cherchez immédiatement un exemple et inversement
- quand vous estimez avoir suffisamment de matière, ordonnez votre plan :
numérotez chacune des parties dans l’ordre où elle apparaîtra dans le plan d’ensemble à l’intérieur de chaque partie numérotez les arguments en ordre croissant d’importance
- rédigez :
l’introduction et la conclusion seront préparées au brouillon
vous pourrez rédiger le développement directement au propre à deux conditions : avoir suivi la méthode ci-dessus et disposer d’un plan détaillé qui sera votre « feuille de route » ;
ne pas commencer à écrire une phrase sans savoir comment elle finira.
C) Conseils divers
- la dissertation se prépare toute l’année par des lectures !
- le meilleur moyen d’apprendre à écrire est de fréquenter assidûment les grands écrivains.
- vérifiez à tout moment que vous ne sortez pas du sujet et que les exemples que vous citez sont pertinents : si le sujet porte sur la poésie, ne citez pas un roman ! s’il parle de théâtre, ne fondez pas vos arguments sur des films !
- le plan doit apparaître quand on ouvre votre copie : sautez une ligne après chaque grande partie ; découpez chaque grande partie en paragraphes ; laissez un alinéa au début des paragraphes.
- soignez particulièrement l’introduction : c’est par elle que vous présentez votre travail et elle doit donner le la !
- soignez également la conclusion : c’est sur la dernière impression laissée par celle-ci que le correcteur va décider de la note !
- soignez l'expression et la présentation de votre copie : une présentation propre et agréable valorise votre travail !
- écrivez lisiblement, c’est une question de politesse.
- soulignez les titres des oeuvres citées.
- mettez toutes les citations entre guillemets et veillez à ce que ces citations, même tronquées, restent syntaxiquement correctes et compréhensibles tout en étant accordées à leur contexte.
- l’emploi d’un vocabulaire passe-partout dévalorise votre travail. Évitez donc les termes trop vagues et trop faciles comme « chose, faire, il y a, auteur, texte ».
- bannissez absolument les mots familiers, même entre guillemets.
D) Utilisation du temps
- travaillez en regardant votre montre.
- répartissez votre travail en étapes qu’il vous faudra franchir avec la ponctualité d’un coureur au Tour de France :
15 minutes : lecture et choix d’un sujet
30 minutes : réponse aux questions qui accompagnent le « corpus » de textes
15 minutes : réflexion préliminaire
1 heure 30 : recherche des arguments
1 heure 10 : rédaction
5 minutes pour vous détendre intérieurement avant de passer à l’étape suivante, qui nécessite un certain éloignement qu’on n’a pas un jour d’examen
10 minutes pour relire avec soin votre copie
Méthodes du Français
Ex.6 p 380
Sujet 1 : Le roman nous permet de mieux comprendre la réalité dans laquelle nous vivons.
1. Les aventures des personnages qu’il met en scène s’inscrivent dans un cadre spatio-temporel inspiré du réel. Le roman reconstitue une société à une époque donnée, dans un espace donné. Dans cette fiction structurée qu’est le roman, le lecteur peut mettre à distance les éléments réels et ainsi les appréhender mieux que dans sa vie quotidienne.
2. Les aventures des personnages sont concentrées ; parfois des parcours entiers de vie sont racontés.
L’auteur opère des choix, il ne développe que les événements les plus caractéristiques. Le lecteur peut ainsi, en un temps limité, réfléchir sur les problèmes rencontrés par les personnages, notamment dans leur rapport avec la réalité qui les entoure, et confronter cette réalité avec la sienne.
3. L’auteur ne se contente pas de créer un univers, il lui donne un sens, il l’interprète en fonction de ses idées. Ces prises de position qui s’expriment à travers la fiction engagent la réflexion du lecteur et favorisent chez lui une meilleure compréhension de la réalité.
Sujet 2 : Le roman est toujours un révélateur de la personnalité de son auteur.
1. Un romancier nourrit son oeuvre de son expérience. Les personnages qu’il met en scène peuvent lui ressembler,
s’inspirer de personnes réelles ou au contraire s’en éloigner. Dans tous les cas, les choix qu’il opère sont significatifs.
2. Le roman peut aussi rendre compte de l’idéologie de son auteur, dans le domaine politique ou social. La fiction est alors organisée de manière à illustrer, à donner vie à ces engagements, révélateurs de la personnalité de l’auteur.
3. L’univers que construit le romancier ainsi que les personnages qui l’habitent témoignent d’une certaine conception du monde et de l’homme, conception optimiste ou pessimiste. Un roman ne saurait multiplier les points de vue de manière à laisser entendre tous les possibles, il est le fruit d’une réflexion subjective.
Sujet 3 : Le roman permet au lecteur d’éprouver des émotions nouvelles et d’enrichir sa réflexion.
1. Le lecteur peut s’identifier aux personnages et vivre à travers eux leurs aventures. Il explore ainsi d’autres
mondes intérieurs que le sien, ce qui le sensibilise à l’altérité.
2. Un roman permet au lecteur de s’évader hors de son quotidien, de voyager dans des espaces, des milieux
qu’il ne connaît pas dans la vie réelle. Il peut alors découvrir de nouvelles émotions qui vont nourrir sa réflexion sur le monde.
3. Le travail que le romancier effectue sur le langage, le style qu’il développe permettent au lecteur d’entrer
dans la fiction et d’y adhérer. Ses émotions sont alors sollicitées, ainsi que sa pensée.