« plans d’ouvrage, projets de conduite, élancement vers l’avenir » : une activité de l’esprit qui permet de fuir la réalité immédiate.
§4 et 5 : personnage en action à l’extérieur ms mu par absence de volonté et de décision : « au hasard »l.16 , « de temps à autres » l.22, « quelquefois » l.25 ; soumission aux évènements et passivité : verbes où le personnage n’est pas sujet mais objet « l’attirait », « l’étourdissait ».
2)l’ expression de la tristesse
pas directe mais connotation négative (« spleen ») è lexique péjoratif « grisâtre », « noircis », « bavure des égouts », pour le paysage vu de la fenêtre ;« murs des collèges plus mornes encore », « cafés solitaires » = hypallage, « baillait », pour les lieux de la promenade, «écoeuré», «bassesse», «niaiserie», «satisfaction imbécile » pour l’évocation de la foule.
ðEn montrant les lieux à travers la sensibilité du personnage, et en faisant ressortir la perception négative qu’il en a, le narrateur nous donne à voir à quel point le sentiment d’abandon et de déception, le désenchantement transforment la vision de l’environnement.
3)L’importance des lieux :
ð effet de réel : monuments et géographie de Paris
Paris, une ville qui attire tous les jeunes ambitieux venus de leur province, facilement éblouis mais rapidement déçus.
-un spectacle familier : lieux religieux puis monuments élevés qui attirent le regard
-lieu de l’errance : le quartier latin sans plus de précisions, mais caractérisé par un fond sonore assourdi (« bruits paisibles », « le ronflement d’un tour », « le marteau ») marquant un manque d’animation qui s’accorde aux sentiments négatifs du personnage (l’extrait a pour cadre l’été).
4)un comportement révélateur du caractère de Frédéric :
-se laisse décourager facilement
-passif et manquant d’énergie, rêveur = « battant », vélléitaire
-méprisant (cf. commentaire sur la foule)
ðFrédéric apparaît comme un héros peu énergic, qui attend trop des autres et pas assez de lui-même.
Plan de lecture analytique
Intro.
·L’auteur : Flaubert, écrivain réaliste, auteur de nombreux romans et nouvelles, tels que Madame Bovary ( ) son œuvre la plus célèbre ou Bouvard et Pécuchet ( ). De manière subtile, il épingle avec une ironie discrète les travers de ses contemporains.
·L’œuvre : L’Education sentimentale ( ) met en scène Frédéric Moreau, jeune bachelier qui monte à Paris pour faire des études de droit. Sur le bateau qui l’emmène, il tombe amoureux d’une femme mariée, Mme Arnoux. Il s’agit de l’une des œuvres les plus autobiographiques de Flaubert, nourrie de ses propres expériences et de son amour pour Elisa Schlesinger.
·L’extrait : pendant les vacances universitaires, Frédéric a tenté de se rendre chez Mme Arnoux, et s’est trouvé fort déçu d’apprendre son absence.
·Problématique : Nous verrons comment l’humeur morose de Frédéric transparaità travers sa vision de son environnement.
·Plan : Nous examinerons d’abord la vision réaliste de Paris qui nous est offerte, puis ensuite le caractère du héros tel qu’il nous apparait dans cet extrait.
I Une vision réaliste
·Paris vu de la fenêtre :
-monuments religieux et des monuments élevés qui attirent le regard
-champ lexical du regard
-progression de la description
·Paris à hauteur du personnage
-évocation du Quartier Latin
-champ lexical du bruit et des métiers
II Un héros spectateur et non acteur
·L’expression du désoeuvrement
·La tristesse : connotation négative du lexique
·Le point de vue du narrateur
·Les traits de caractère du personnage
·Un portrait du héros chez lui
·Un portrait en « action »
ð On peut parler ici de « paysage-état d’âme » : la description du paysage traduit la psychologie du personnage. Un autre passage du roman donne d’ailleurs une vision totalement opposée de Paris, car le personnage vit un moment heureux.
CONCLUSION :
·Contrairement à Julien Sorel, personnage dynamique et ambitieux dont l’échec est imputable aux blocages de la société dans laquelle il tente de s’insérer, Frédéric Moreau se présente comme quelqu’un qui se laisse trop vite abattre. Ce ne sont pas les cloisonnements sociaux qui expliquent son échec mais son incapacité à s’adapter à la société de son époque (celle de la révolution industrielle), et le refus de s’engager véritablement autant dans sa vie sentimentale que dans son avenir professionnel. On peut penser que comme dans Madame Bovary, Flaubert fait ici la critique implicite du romantisme et des romantiques, atteints du « mal du siècle ».
·émergence d’un nveau type de héros : non celui qui agit ms celui qui se laisse porter par les évènements (« héros malgré lui » d’une histoire dont il reste spectateur).